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Lan Yu
7 janvier 2023

Flash

J'ai eu un flash. Je suis en vacances. Sud de la France. Version Ouest. Ouest-France. Côte atlantique. Ensoleillée. Soleil. Très sympa. Temps bizarre qui passe du plein-soleil à la pluie soudaine. Climat sec. Soleil à plein-temps. Averses ...

Famille. Pater Familias. On se ballade au centre-ville. Marche détente sous les arcades. On va faire les courses. Sûrement. Heureux, béats, bien. Visiter le centre ville.

Les enfants sont petits. Ils sont calmes aujourd'hui.

"Premières vacances familiales, tous ensemble ! ..." depuis que Marco a fondé une famille. Sa famille. Ca fait sept ans. Une famille. Sa famille. Il en est fier. Ainsi vont les jours. Et la vie. Les années passent ... Malheureusement, les bons moments, les meilleurs moments ne durent jamais.

Cinq minutes de bonheur et hop ! C'est englouti cinq minutes après ...

Comme si les moments de bonheur ne devaient jamais revenir ... Comme si cela faisait partie de la donne, de l'essence humaine, sans qu'on n'y puisse rien ... Effluves de bonheur. Ephémères. Effluves de l'instant. De l'instant présent. Du présent de l'instant. On marche dans l'air du temps ... N'est-ce pas ???

Marco tient sa fille par la main. Il en est fier de sa fille. Elle est mignonne. Jolie. Très jolie. Marco est fier aussi car elle lui ressemble. Le même caractère. Le même tempérament. Rêveur. Mélancolique. Têtu. Borné. Maladroit aussi. Tout ça à la fois. Pas comme les autres ... Ils sont si parfaits ... !! Pas nous ... On est deux, maintenant, à avoir le même caractère. Je ne suis plus seul ... L'union fait la force. Ténacité, jusqu'au bout des ongles. Le père et la fille. Ça craint ... !!

Betty, c'est son prénom. Le prénom de la fille de Marco. Elle est adorable. Disney. Disney Girl. Betty Boop. Marco l'appelle "ma Betty Boop" ... Elle est calme aussi. Elle se laisse guider naturellement. Elle se laisse aller dans l'air du temps ... Main dans la main avec son papa. On ne pense pas. On vit, tout simplement. On est bien tous les deux. Vraiment bien. On est bien tous ensemble en famille, n'est-ce pas ?? Sans y prendre garde. À quoi cela servirait-il ?? ...

Nous faisons partie intégrante du monde extérieur. Pour une fois, on ne pense pas aux conflits intérieurs et extérieurs.

Aux guerres. Aux ravages et aux conflits en tout genre ... Causés par la famine et autres choses. Au terrorisme. À toutes ces choses qui font mal dans le monde ...

Mon regard se ballade à

droite. Il dérive sur le côté.

Deux garçons qui marchent sous les arcades. Jeunes. Très jeunes. Trop jeunes ... L'un a 16 ans ... L'autre, 19 ans. Je leur donne pas plus. Ils se tiennent par la main. Avec force. L'air volontaire. Effrontés. Du moins pour l'un d'entre eux. Ils avancent. Droit devant eux. Sans faillir. Groupés. À travers les gens. Ils ne les voient pas. Ils les traversent. Ils forment, ils sont légion ... Cohésion. Je les vois avancer cachés, presque, dans -ou par- l'ombre des arcades. Mais il y a un problème. Comme un malaise. Main dans la main. Oui, mais ...

Ils osent. C'est ce que je vois. Tout de suite. C'est ce que je ressens. Au même moment. À l'instant même. Voilà où ça cloche : le plus âgé marche d'un pas décidé. Il entraîne l'autre. De force ? L'autre se laisse faire. Il est réticent. Il est traumatisé. Désemparé. Perdu. Ca se voit sur son visage, sur ses traits. Il est mal. Il a mal. Il est vraiment très mal. Moi, je le vois. Ce garçon de 16 ans ne sait plus où se foutre. Il se laisse guider par la main. Seule conscience ou prise ... De conscience de tout son être. Par son ami qui a vingt ans. J'ai jamais vu un garçon aussi mal à l'aise. De ma vie. J'en ai un serrement au cœur. Néanmoins le garçon de 16 ans garde fermement sa main dans celle de son ami. Il ne veut pas la lâcher. À aucun prix. Au grand jamais. Il est volontaire. Le regard. Et les yeux d'un combattant.

Il est effrayé. Ça se voit néanmoins sur son visage. Si ça ne tenait qu'au Grand, ils marcheraient en plein jour, en pleine lumière, en plein soleil, car il fait beau aujourd'hui, comme tout le monde. Et non dans l'ombre cachée des Arcades ... Ils déambuleraient comme n'importe quel couple. Que ceux-ci soient hétérosexuels ou homosexuels. Mais non ... Le flot des touristes se fait insistant. Il ne s'arrête jamais. Va et vient continu qui ne s'arrête jamais. Qui ne s'arrêtera donc jamais.

Lutter. De toutes ses forces. Ils sont tous deux volontaires. Je le sais. Le garçon de 16 ans se sent protégé. Par son protecteur de 19 ans. Ce dernier est son garant. Son mentor. Son guide. Son exemple. Sa fierté. C'est lui le leader. D'un couple qui n'existe pas encore dans la réalité.

Courage. Force. Effronterie des garçons. De ces deux garçons. Années 90 où 2 garçons qui se tiennent par la main risquent gros. Tout. Risque de se faire insulter, mépriser, risque de se faire tabasser. Oui. Ou de se faire tuer. Pris à partie. Par les gens. Par des voyous. Par des ignorants. Comme toujours. Et pourtant ils tiennent. Ils résistent. Ils le veulent. Comment font-ils ? ... Ils sont volontaires. C'est une démarche courageuse. Ils s'aiment. Ils ne le savent pas. Ils ne lâcheront pas l'affaire. Ca, je l'ai compris tout de suite. C'est comme une fulgurance. Ça me traverse l'esprit comme une évidence. Immédiateté. Combat contre tous. Contre les forces occultes. Combat contre le mal. Voilà ce que représentent pour moi, ces 2 garçons. À ce jour.

Déchaînements. Éléments incontrôlables. Le garçon de 19 ans, pour respecter son ami, continue de marcher sous les arcades. Il a une démarche un peu forcée.

Marco est fasciné par le courage de ces deux garçons. Il les voit comme dans un rêve. En filigrane. Il est fasciné par leur jeunesse. Leur beauté. Leur courage. Volontaire. Déjà les battants de l'ombre "Chapeau bas messieurs ... Les gars, de montrer déjà, avec force, à la face du monde, qui vous êtes ... Moi Marco, peut-être suis-je un lâche ... Peut-être aurais-je baissé les bras dans une telle situation ... C'est vrai, j'aurais pas pu ... Peut-être que je pourrai jamais en définitive ... Ou alors, après tant d'années ?? ... Malheureusement. J'en ai honte.

Les gars, heureusement qu'il y a des garçons comme vous pour porter, ou reprendre le flambeau ... Pour lutter contre les éléments déchaînés ... Combat pour celles et ceux qui sont comme vous. Comme vous et moi ... Nous ... Pour ceux qui n'oseront jamais dire qui ils sont ...

Je respecte le combat de chacun. À chacun sa façon de combattre. De lutter. Il n'existe pas de mauvais ou de faux combats. Toutes les luttes se valent. À chacun ses armes. Le combat de tous en définitive ... Le combat de tout un chacun ... Quelque part ... A chacun sa latitude ou son altitude ... Chacun lutte avec les outils dont il dispose ou qu'il a à portée de main ... Qu'il peut maîtriser ... Qu'il doit apprendre à maîtriser ?? ... Je ne juge pas. Jamais. Jamais je n'oserai juger qui que ce soit ... Merde ... J'ai vingt-trois ans et pour eux, pour ces deux garçons, si jeunes, le combat pour le droit d'exister a déjà commencé ... Quel bel exemple ... Exemplarité pour toujours ... Pour moi, éternelle ... La vie est un combat permanent, une lutte farouche contre l'ignorance. Exister se définit par la lutte. L'action ne se termine qu'avec la mort. J'y peux rien. C'est pas moi qui décide ... Je ne décide de rien d'ailleurs ... Je n'en ai pas les moyens ... Tout juste ai-je la moyenne à l'école de la vie ... Et c'est pas moi qui décide de la vie ... ...

Un devoir de lutte de tous les instants pour une satisfaction, un bonheur, de 5 minutes. Mais qui en vaut la peine. La vie est une lutte. Vivre demande du courage.

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