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Lan Yu
7 janvier 2023

Je t'aime

Nous sommes mardi. Les semaines passent les unes après les autres. Vite. Le temps avance. Pierre grandit.

Moi aussi. Nous évoluons. La vie frémit. Les corps se transforment. Les têtes aussi. Les pensées changent. Elles s'adaptent aux évolutions. Aux expériences.

Les esprits et les pensées évoluent. Le temps fait les choses. Il les fait bien parfois. Il faut du temps pour tout mais surtout pour avancer. Il faut laisser faire le temps. C'est mon meilleur allié.

Nous venons d'avoir une discussion avec Pierre. Rien de sérieux. Rien de bien sérieux. Nous venons de discuter de politique. De la politique. En particulier de celle qui s'applique qui s'adresse directement aux gays. Quels que soient les pays. Les régions.
Malgré des positions dissemblables nous ne nous quittons jamais fâchés. De la discussion jaillit la lumière. Surtout entre nous deux.
Nous nous respectons trop pour ça. Et peut-être aussi nous aimons nous trop pour ça.

Je vois Pierre qui s'éloigne. Je le regarde un moment. Il rentre chez lui. Je ne le quitte pas des yeux jusqu’au moment où il franchit le pas de sa porte.

Une fois disparu comme je me pose toujours beaucoup de questions et que je n'ai pas changé je suis en proie à des sentiments étranges. Contradictoires. Je doute. Mes émotions réaffleurent à fleur de peau. Comme à chaque fois dans ces cas là. Quand on se quitte Pierre et moi.

Même en bons termes.

Les questions resurgissent. Elles reviennent à la surface et se contredisent. Comme à chaque fois. En fait avouer à Pierre l'amour que je lui porte depuis quelques temps et par la même occasion lui avouer que je suis homosexuel ça me soulage. Ça me trouble aussi. Oui. Ça m'angoisse en même temps. Être gay et s'accepter devoir s'accepter comme tel c'est pas évident. C'est moins simple qu'il n'y paraît.

Déjà pour les gens autour de soi parents famille amis copains camarades filles garçons c'est pas évident mais en plus il y a moi. Ce que je pense. Ce que je suis au fond de moi. Ce que j'ai dans la tête. Oui. Tu as très bien compris. Les idées préconçues. À commencer par mes idées préconçues. Les schémas de ce que l'on a vu et entendu. Déjà. Les images de l'homosexualité colportée par les autres par la société.
Dans cette histoire d'être homo ou pas au début pour moi c'est pas ça. C'est pas ça du tout. C'est plus compliqué que ça.

Dans mes rêves les plus intimes et dans mes fantasmes les plus absolus il y avait une fille pour cents garçons. D'ailleurs le rêve qui m'a le plus marqué et qui me marquera toute la vie c'est un garçon torse nu je ne vois pas son visage je ne vois que son torse un garçon blond et costaud avec un grand sourire tout plein d'amour qui m'entoure de ses grands bras musclés pour me protéger. Après il me fait l'amour comme c'est pas possible. Il me retourne avec douceur mais avec une fermeté inattendue avant de me prendre à l'aide de ses deux mains qui me tiennent fermement les reins.

Manque de bol l'émotion et l'érection sont tellement fortes il faut bien le dire que je me réveille tout de suite !

Quel dommage !

C'est tout ! Je ne me pose pas plus de questions. C'est bien après que je réalise que les gens qui ont des désirs des besoins comme les miens ils ont besoin de leur attribuer une appartenance. On a besoin de leur donner un nom pour pouvoir les étiqueter. Après tout c'est indispensable.

Au fait pourquoi étiqueter ? Pourquoi toujours avoir besoin de mettre un nom sur les choses ? Les événements ? Les besoins ? Les nécessités ? La nature ? La nature humaine ?

Donner un nom ? Parce qu'on a peur ? Parce que j'ai peur ?
Parce que j'ai peur de me faire bouffer ? Moi je n'ai pas la sensation d'être gay pour autant. D'abord je m'intéresse à d'autres choses. J'ai d'autres critères d'intérêt que de me préoccuper d'appartenir à une communauté. Il n'est pas question d'appartenir à qui que ce soit. À quoi que ce soit. Je revendique un droit à la liberté. À mon indépendance.
J'ai besoin d'être libre. De me sentir libre. C'est une nécessité.

Je ne veux pas être étiqueté par quoi que ce soit. Par qui que ce soit. Je le redis.

C'est le principe même de la liberté. La liberté c'est qu'on t'accepte tel que tu es dans ton individualité dans ta personnalité. Qui est propre. Qui t'est propre. Ta différence. Moi je me considère comme un être unique. Je le dis haut et fort. Je le revendique. Sans forfanterie. Mais sans gêne. Et avec fierté. J'ai toujours été comme ça. Hier aujourd'hui et demain. Je le serai demain aussi. Je me battrai pour ça. Toujours. Tant que je vivrai. Je suis comme ça depuis la naissance. Depuis toujours. J'ai été créé pour ça. Comme ça. Je suis pas comme un autre. Je ne suis pas une copie conforme. D'ailleurs même ne serait-ce que physiquement il n'y a pas un être humain qui ressemble à un autre.

Donc je suis gay. Depuis tout jeune de toute façon je sentais bien que je n'étais pas exactement comme les autres. Différent. Comme on dit. Sans exagérer j'étais ce que l'on pourrait appeler une cible. Une proie choisie. Toute désignée.
Comment dire c'était diffus. Insaisissable. Sensation vague. Comme une intuition. Mal défini. Mal définie. Mais maintenant que je suis gay que j'en suis conscient et que je l'assume la cible elle est définie. Elle est circonscrite. Et bien définie. Alors qu'avant elle était insaisissable aujourd'hui c'est tracé sur mon front. Au moins les coups je les prendrai de face et plus par derrière. Encore que. Mais j'assume. Et plus fort encore. En tant que gay j'assume le droit et le devoir de les revendiquer. ! Mais ça va faire mal je le sens. Très mal même. Je le sais. Mais je suis prêt. À recevoir les coups. D'où qu'ils viennent.

Je suis là. Prêt à les recevoir. Je rentre chez moi. J'en profite pour prendre le chemin des écoliers. Oui. Je voudrais en profiter pour passer devant chez Pierre. Comme par hasard. Devant sa résidence. Devant son immeuble. Je fais exprès. Comme ça j'aurais peut-être une chance de l'apercevoir. Au retour j'aperçois quelqu’un. Un copain. Un camarade plutôt. Philippe. Jusqu'à présent je ne l'avais même pas remarqué. Je n'y avais pas fait attention.

Philippe c'est un cas. Un garçon transparent. Le genre de mec qu'on ne voit pas. Auquel on ne fait pas attention. Il y en a comme ça. Je n'y peux rien. Je ne suis pas persuadé d'être le seul responsable. Certains. Je ne sais pas pourquoi. Bref l'ado ouf. Un peu out.

Bon je n'ai pas le choix. Je le vois. Je le rencontre. Il est là devant moi. Je lui dis bonjour. Bien sûr.

Je le regarde. Je regarde Philippe.

Philippe démarre sa croissance. Franchement je le répète il n'a rien d'attirant. Cheveux filasse. Filandreux. Grands yeux marron. Inexpressifs. Ça arrive. Ça peut arriver. Yeux engoncés profond. Dans les orbites. Tout est maigre chez lui. Bras. Jambes. Torse. Hanches. La totale. Pas désirable pour un sou. Encore que moi je peux parler. C'est pas mieux ! Mais bon. On parle de Philippe là !

On se regarde jamais. C'est toujours plus facile de critiquer l'autre. Les autres.
Mais je continue. Quand on le regarde Philippe quand je le regarde il me fait penser à un pantin. Désarticulé. Et puis quand on y regarde de plus près quand on cherche à voir à observer au travers des cheveux de ses cheveux on aperçoit on voit autre chose. Un beau visage. Pas si mal que ça. Pas si laid. Plutôt bien même. Philippe je ne te connais pas mais je suis sûr que tu as quelque chose à dire. Quelque chose à apporter aux autres.

Lorsque je le rencontre sur mon chemin Philippe je ne peux pas m'empêcher de le dévisager. C'en est même inconvenant. C'est gênant pour lui. C'est gênant pour moi. Sourires gênés. Et puis un doute. Pour moi. Philippe bien sûr à chaque fois il parle avec une fille différente. Et si après tout pour lui on ne savait pas ? Il ne savait pas ? Lui-même ?
Mais là je me fais des films. J'extrapole. Je commence à me faire un film. Et si je lui parlais à Philippe ? Ce serait pas plus intelligent que de rester dans mon mutisme ? De ne pas lui parler ? De ne pas oser lui parler ?
Et je reprends mes méditations et mes questionnements mes interrogations multiples en tous genres divers et variés.
Et allons-y. Je repense et je reviens à Philippe. Comme quoi quelque chose chez lui m'intéresse. Si personne ne va vers lui on fait comment ?

Réaliser du jour au lendemain qu'on est gay surtout quand on est adolescent ça oblige à une sacrée remise en question. C'est une Lapalissade. Je sais mais je n'y peux rien et il y a des vérités à rappeler parfois. Car c'est toujours la même chose. C'est nécessaire de le dire. De le rappeler toujours. Quand tu es gay cela t'oblige à te regarder. À remettre en cause plein de choses en toi. Malheureusement. Heureusement ? Remise en cause. En fait c'est pas évident. Car tout a baissé en moi.

Il faut que je reparte de zéro pour reprendre confiance en moi. En fait le plus dur et c'est devenu une évidence ça a été de me dire que comme tout le monde j'avais moi aussi une place ma place dans la société. Comme tout le monde je revendique le droit mon droit que je revendique haut et fort à être heureux. J'ai aussi droit au bonheur. Comme les autres.

C'est déjà assez difficile d'y arriver. Alors même si je repars de plus bas qu'un autre je revendique le droit mon droit à tout faire pour y accéder. Je te rassure. Le bonheur en soi je sais pas ce que c'est. Pour moi c'est plutôt synonyme d'épanouissement. Une forme de bien être qu'on cherche à maintenir à entretenir. Voilà.
Par contre j'ai décidé d'un truc. Et ça va me demander une volonté de dingue. Une détermination de malade. De fou. Moi Jean je ne suis pas particulièrement efféminé. Je ne crois pas. Non. C'est pas ça. Mais je décide que sous l'insulte la menace ou la réprobation je ne baisserai pas je ne baisserai plus les yeux. C'est décidé. Il n'y a pas de raison. Il n'y en a plus. Il n'y en aura plus.

Rentré à la maison. Dîner familial. Morne. Triste. Ennuyeux. Calme. Rassurant pourtant. Sécurisant. Chacun dans ses pensées. Papa dans ses problèmes professionnels. Comme d'habitude. Maman baisse la tête en se demandant si toute sa progéniture ma sœur et moi même sommes vraiment heureux. Elle se pose la question. Elle se posera toujours la question.

Maman est jeune. Trop jeune peut-être pour nous avoir eus. Avoir eu des enfants. Ma sœur est et reste dans son trip avec ses copines. Tant mieux pour elle. Ça conserve.

Et moi toujours en train de me demander si tout ça a un sens. Si tout possède un sens. La vie. Ce genre de choses. Alors j'ai hâte que le repas se termine. Je m'emmerde. J'ai hâte d'aller dans ma chambre. De m'y retrouver. De retrouver moi.
Quand je suis à la maison il n'y a que là où je me sens bien. Seul. Dans mes pensées. Dans mes réflexions. Dans mes doutes aussi. Mais ce soir je suis heureux. N'ayant pas de nouvelles de Pierre depuis deux jours c'est long ! Ça commence à durer !

Je me dis que seul tranquille dans ma chambre je serai tout à loisir bien pour penser à Pierre. À rêvasser à lui plutôt. Non. Finalement quand je me retrouve dans ma chambre j'ai un sursaut un regain de sérieux ! Je vais relire en format de poche c'est comme ça que je les aime les livres 1984 de George Orwell. Mon roman science-fiction préféré. Favori. J'en profite pour dire que mon film préféré et favori c'est Blade Runner.

En attendant je me trouve toujours bien dans ma chambre. George Orwell c'est mon auteur préféré. Je relis mon bouquin pour la troisième fois. Ou la quatrième. Je ne sais plus. Sans jamais me lasser. J'adore les récits les histoires fantastiques. La science-fiction. Mais l'ancienne. Années 60. Le vintage.

À chaque fois que je relis un bouquin je découvre toujours de nouveaux détails de nouvelles choses qui m'ont échappé la fois précédente. En fait je ne lâche pas un bouquin tant que celui-ci ne m'a pas tout apporté. Tant que j'en ai pas retiré la moelle de ce que celui-ci peut m'apporter. Bref je lis et relis le bouquin tant que je n'en peux plus.

Tout ça c'est bien beau. C'est bien gentil mais la vérité c'est que ce soir je n'arrive pas à me concentrer. J'en suis incapable. Impossible j'essaye mais je n'y arrive pas.

Je pense à Pierre. Son image sa photo sa physionomie sa représentation mentale m'obsèdent. Putain je n'arrive pas à lire. Ça m'énerve. Pierre n'arrête pas de me traverser l'esprit de part en part. Plein d'images viennent à la fois. Elles se bousculent toutes dans ma tête. Je ne réalise pas. Je ne gère plus rien mais j'ai l'impression que ça fait une heure ou deux que je relis la page vingt-quatre de mon livre de poche. Quand la pensée de Pierre me traverse l'esprit. C'est pénible. Ceci dit c'est pas pour dire mais mes pensées commencent très sérieusement à prendre un tour nouveau. Franchement érotique. J'ai beau m'empêcher lutter dès que ça commence à te bouffer ces trucs là c'est fini c'est foutu c'est mort. Impossible de s'en sortir. C'est l'enfer. Mais quel enfer délicieux quelque part ! Sublime et voluptueux. Évidemment. Ce n'est franchement pas désagréable toutes ces pensées qui me viennent de Pierre sous toutes leurs formes. Ces formes. Ouf ! Ces putain de bouffées érotiques quand je pense à Pierre me submergent. Et c'est parti ! Quel enfer délicieux !

Érotisme

Pierre. 1,75 mètre. 60 kilos. Plutôt musclé. Musculeux comme on dit. Bras musclés. Bras et avant bras. Les deux. Jambes musclées. Musculeuses. Particulièrement. J'ai jamais compris pourquoi. Putain quand j'imagine Pierre torse-nu les émotions du bas me submergent. Elles me remontent à la tête. Torse parfait. Parfaitement proportionné. Je pense à Pierre torse-nu. Fantasmes. Torse nu pas plus musclé que ça. Mais bien lisse. Pas un poil. Bien lisse comme c'est souvent le cas chez les asiatiques. Lorsque Pierre joue au basket j'ai jamais pu l'accompagner car je suis nul à chier. Quand Pierre joue c'est physique et sensuel on sent le garçon sûr de soi. Sûr de lui même.

On le devine plutôt.

Épanoui. Il est bien. Bien dans sa peau. Retour d'érotisme lorsque je pense à lui. C'est plus fort que moi. Je ne résiste pas à ces pensées qui m'envahissent. Lorsqu'il lève les bras ce que j'espère j'aperçois ses aisselles. Poils soyeux. Noirs. Veloutés. J'aurais envie de les respirer à ce moment. M'enivrer de lui. De son odeur. De son être tout entier. Dans tout son entier. J'aurais donné n'importe quoi pour le respirer à ce moment précis. Mais bon. Je me retiens. Dans mes pensées. Dans mes rêves. Dans mes volutes érotiques que j'ai du mal à contrôler. Tout ça ça me met dans tous mes états. Mais non je n'y arrive pas. Ça recommence. J'avais pu voir l'ensemble de son corps dans son entier sans pudeur sans masque lorsque pour la seule fois nous sommes allés à la piscine ! En plus ce con cet ange il sait plonger ! Moi pas. Évidemment.

Toujours nul à chier pour tout ce qui est épreuves physiques.

J'arrive tout juste à faire plouf dans le bassin.

T'imagine ! Le corps de Pierre. Je crois que jamais je n'arriverai à m'en repaître. Mais quand j'imagine que je descends vers le bas avec ma langue je deviens fou. T'inquiète pas je ne suis pas obsédé mais quand je pense à Pierre c'est un peu comme un ensemble. Un ensemble de choses. Un tout. Avec ma langue je me dirige vers son bas ventre. Son ventre. Il est plat ! Complètement plat. Parfaitement plat. Pourtant Pierre n'est pas du genre à travailler les abdom. C'est pas son genre. Par principe d'ailleurs. Les salles de sport c'est pas son truc. Aller dans ces machins pour se faire pousser les biscotos (les biceps) c'est carrément contre nature. Pour moi aussi d'ailleurs. Non. Pour lui c'est pas du sport. Les salles de muscu c'est pas un vrai sport. Un vrai sport c'est le basket le handball le football le volley sur la plage l'été en plein mois d'août. Quelque chose de collectif en somme. Je continue vers le bas du ventre de Pierre. Et là je découvre un nouveau départ de son système pileux qui va grossissant quand on va plus bas encore. Là à ce stade je crois que seul le diable pourrait m'arrêter. Et encore ! Je n'en suis pas sûr.

Le visage de Pierre

Son sourire. Sa bonhomie. Sa joie de vivre. Sa bonne humeur. Permanente. Son regard positif sur les choses. Les événements de la vie. Les êtres. Les hommes.

Son sourire

Tout ça c'est indissociable de son corps. De son être tout entier. De son physique duquel je suis aussi amoureux ! Fou ! Et transi. Son sourire est ravageur. Immanquablement.

Fantasmes

Dès qu'un rayon de soleil traverse l'horizon je fantasme. Sur Pierre. Ça prend une autre dimension. Un autre registre. Et pour cause je m'imagine vivre avec Pierre. Une vie où chaque jour je suis avec lui. Chaque jour que Dieu fait. J'imagine que tous les jours tous les soirs dans le grand lit deux places dans la chambre de Pierre ensoleillée nous faisons l'amour sans arrêt sous les rayons de soleil. On ne s'arrête plus. On fait l'amour jusqu'à épuisement. Jusqu'à ce que l'autre déclare forfait. J'aimerais je voudrais tant que Pierre soit et reste et demeure mon petit ami. Mon seul ami. Mais est-ce bien raisonnable ?

Sur le plan sexe et j'en rêve ce qui serait formidable c'est de nous explorer mutuellement. Découvrir les moindres détails et replis de nos corps respectifs. Je veux m'oublier physiquement pour lui donner le plus de plaisir possible. Connaître toutes les choses qui le feront jouir comme jamais il a joui jusqu'à présent. M'oublier. Je veux m'oublier. S'oublier pour donner plus à l'autre. Mais n'est-ce pas là la définition du grand amour ?

Oublier mon corps. Pour mieux servir le sien. Parcourir le sien. Je m'en repais. Sans pudeur. Sans arrière pensée. Son torse est nu sous mes yeux. Avec mes mains je parcours ses épaules. Je descends doucement vers son torse sa poitrine. Je sens sa peau sous mes doigts. Sa peau granuleuse et épaisse. Je ne peux pas m'empêcher de caresser ses épaules puis de glisser mes doigts entre ses pectoraux pour aller jusqu'au nombril. Son nombril. Ce qui m'excite à ce moment c'est de sentir sous mes doigts la naissance de ses poils qui me mènent jusqu’à son pubis. Jusqu'à l'étalage sans pudeur de son pubis. J'y arrive. C'est de la soie. Il est noir de jais. Mon Dieu c'est terrible. Je n'en peux plus. De toute façon au point où j'en suis j'arrive à son sexe. Ça m'excite. Il est dur. Comme du bois. Il me fait penser à une branche de bambou. Long et fin. Avec ses nervures. Sa physionomie. Son anatomie. Sa raison d'être. Son existence. S'il est dur comme tu bois je me plais à imaginer que c'est pour moi. C'est en me regardant que Pierre est excité. C'est moi qui l'excite. Et j'en suis fier. Si son sexe est dur comme ça c'est qu'il a envie de moi. C'est que Pierre me désire. C'est ça en définitive qui m'excite le plus.

Mélanger ma langue avec la sienne. S'embrasser à n'en plus finir. Mêler ma langue à la sienne. En trouver le goût. Nos langues se cherchent sans se trouver. Elles s'explorent et se goûtent mutuellement. Elles se trouvent. Enfin. Elles s'enlacent et s'enlacent sans jamais se lasser.

Découvrir ses lèvres. Les explorer elles-aussi. En demander. En redemander. J'aime leur goût. Fruité. Sensualité. Volupté. Invitation à l'érotisme le plus torride.

Je sais pas comment ni pourquoi mais excité à ce point une vague de sommeil arrive à me submerger. Le désir de Pierre l'envie de son corps finit par disparaître progressivement. Et là dans un ravissement total pour finir je le vois de ses grands bras torse nu m'entourer les épaules de ses mains puissantes et me serrer très fort à m'étouffer contre lui contre sa poitrine. Puis il approche ses lèvres de mon oreille gauche pour me glisser :

- Je t'aime ...

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